Brochure A.A. : LE PARRAINAGE

LE PARRAINAGE
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PREAMBULE

« Les Alcooliques Anonymes sont une association d’hommes et de femmes qui partagent entre eux leur expérience, leur force et leur espoir
dans le but de résoudre leur problème commun et d’aider d’autres alcooliques à se rétablir. Le désir d’arrêter de boire est la seule condition pour devenir membre des AA. Les AA ne demandent ni cotisation ni droit d’entrée, nous nous finançons par nos propres contributions.

Les AA ne sont associés à aucune secte, confession religieuse ou politique, à aucun organisme ou établissement, ils ne désirent s’engager dans aucune controverse, ils n’endossent et ne contestent aucune cause.

Notre but premier est de demeurer abstinents et d’aider d’autres alcooliques à le devenir.»


QU’EST – CE QUE LE PARRAINAGE ?

Le parrainage, responsabilité ni écrite ni officielle, est cependant un des principes de base de la méthode AA dans le relèvement de l’alcoolique au
moyen des Douze Etapes suggérées.
L’expérience nous enseigne que le partage de notre sobriété contribue à la renforcer.


POUR LA PERSONNE QUI CHERCHE UN PARRAIN OU UNE MARRAINE

Afin de ne pas alourdir le texte, les mots « parrain » et « filleul » désigneront aussi bien le parrain que la marraine et le filleul que la filleule.

Quelle est la différence entre parrainage et la douzième étape ?

Accomplir une douzième Etape, c’est notamment rendre visite à un alcoolique qui demande de l’aide et lui faire connaître la méthode des
Alcooliques Anonymes. Ce geste peut devenir le début d’un parrainage mais ne l’est pas nécessairement.

Il est évident que le parrainage et l’attention continuelle envers un autre alcoolique ne peuvent se développer que si le nouveau venu exprime le
désir d’aider, lorsqu’il accepte le fait qu’il est un alcoolique et qu’il a pris la décision de chercher une solution à son problème.

Le parrainage diffère des premiers contacts, connus comme « Travail de douzième Etape », en ce qu’il engage une responsabilité et un intérêt continuels afin d’aider le nouveau venu à s’adapter à un mode de vie sans alcool.

Quelle est l’utilité du parrainage pour le nouveau venu ?

Le nouveau venu acquiert ainsi la certitude qu’au moins une personne s’efforce de le comprendre et se soucie de son bien-être. Il peut sans gêne s’en remettre à elle si des doutes, des questions ou des problèmes surgissent.
Grâce au parrainage, il trouve un ami attentif au moment où ce besoin est le plus pressant.

Comment choisir un parrain ?

Comme toujours chez les AA , la rencontre d’un filleul et de son parrain s’effectue sans formalité aucune. Souvent le nouveau venu aborde simplement un membre stabilisé dont le caractère semble compatible avec le sien et lui demande de le parrainer. Ce geste suscitera de la joie chez la plupart d’entre nous.

Faire preuve de bon sens consiste à chercher l’aide d’un membre AA qui semble mettre le programme en pratique dans sa vie de tous les jours. L’ami qui respire la joie de vivre grâce à sa sobriété semble convenir comme parrain.

Dans son choix, le filleul veille à se trouver un parrain discret, qui l’accompagne, l’encourage et l’aide à trouver son chemin vers une abstinence
heureuse.

Que peut attendre un filleul de son parrain ?

Le filleul attend avant tout de son parrain qu’il lui prête une oreille attentive et disponible le plus souvent possible. Il compte sur son parrain pour
l’aider à acquérir et conserver sa sobriété, en s’inspirant des Douze Etapes du programme des AA. Le parrain encourage le filleul et l’aide à fréquenter les réunions. Il l’incite à se garder de toute idée préconçue sur les AA.

Parrain et filleul font un bout de chemin ensemble ; toutefois le parrain veille à s’effacer dans les domaines dépassant ses capacités. Avec son aide, le filleul apprend à devenir responsable.

Le service en AA étant un point essentiel de notre rétablissement, le parrain oriente le filleul vers les services dès que celui-ci a atteint « la
maturité nécessaire « et cela pour son épanouissement.

Il est souhaitable que le filleul choisisse un parrain et la filleule une marraine, mais ceci n’est pas une règle absolue.


Doit-on approuver son parrain sans réserve ?

La plus grande confiance devrait exister entre parrain et filleul. Ils devraient pouvoir discuter en toute franchise de toutes les questions qui se
posent au filleul. Bien que le programme des AA soit simple, certains d’entre nous ne partagent pas cet avis à leurs débuts en AA. C’est en dialoguant avec son parrain que le filleul parvient à une meilleure compréhension du programme.

Il est bien clair que le parrain n’émet que des suggestions et que le filleul garde son entière liberté.


Peut-on avoir plusieurs parrains ?

En AA, le nouveau venu découvrira dans les témoignages des autres amis des problèmes similaires aux siens. Il pourra à ce moment-là s’adresser à l’une ou à l’autre personne pour bénéficier de son aide et de son expérience. Il ne faut pas oublier qu’un parrain peut être indisponible. Il est donc bon que le filleul puisse, en cas d’absence de son parrain, s’adresser à d’autres amis de son groupe car, pour un alcoolique, il n’est pas bon de rester longtemps sans pouvoir partager une difficulté. Cette aide occasionnelle ne remplace pas le parrainage.

Il peut également téléphoner à d’autres amis, assister à une réunion, appeler la Permanence ou bien s’y rendre, lire la littérature des AA ,
 il trouvera sans doute une solution au problème qui le préoccupe à ce moment-là.


Peut-il être trop tard pour se trouver un parrain ?

Il arrive souvent qu’un ami AA acquière l’abstinence mais ne soit pas complètement heureux. Le groupe suggère à l’ami de trouver un confident
privilégié avec qui il pourra passer en revue sa vie et nous pensons ici particulièrement aux quatrième et cinquième étapes. Celles-ci pourront l’aider à sortir de son isolement, lui permettre de progresser et d’avoir une vision plus optimiste de lui-même. Le parrainage tardif peut également se révéler la solution pour ceux qui ne demeurent abstinents que par intermittence.



A CELUI QUI DESIRE DEVENIR PARRAIN

Quel est le rôle du parrain ?

Dans la mesure de son expérience et de ses connaissances, le parrain fait tout ce qui est en son pouvoir pour amener le filleul à une sobriété solide grâce au programme AA :

- Il lui parle de sa vie actuelle et passée et montre à son filleul ce que les AA et leur programme lui ont apporté.

- Si le filleul n’a pas encore acquis la certitude d’être alcoolique, le parrain lui suggère de garder l’esprit ouvert aux principes des AA.

- Il encourage son filleul à participer à diverses réunions afin que celui-ci connaisse différentes opinions et interprétations relatives au programme.

- Il respecte le jardin secret de son filleul et n’entreprend avec lui l’examen de son évolution personnelle que si celui-ci en fait la demande.

- Il veille à ce que son filleul s’intéresse à la littérature des AA et plus particulièrement : « Vivre sobre », « Point de vue de BILL »,
 « Douze/Douze », « Alcooliques Anonymes », « Une réflexion par jour »….

- Il est toujours prêt à aider le filleul lorsque celui-ci connaît des difficultés particulières.

- Il l’aide à comprendre les Douze Etapes et en fait ressortir l’importance.

- Il se garde de toute controverse religieuse ou philosophique avec son filleul.

- Il invite son filleul à participer à des réunions de service, sources de rétablissement.

- Il peut, s’il l’estime judicieux, lui communiquer les coordonnées des groupes familiaux Al-Anon et Alateen.

- S’il est dans l’impossibilité de répondre à une question, il l’admet promptement et dirige son filleul vers une personne plus apte à l’aider dans ce
domaine.

- Enfin, il encourage son filleul à participer avec lui à des « Douzième Etape » dès que celui-ci connaît une sobriété suffisante.


A quel moment est-on prêt à être parrain ?

Pour être parrain, il conviendrait d’avoir une sobriété continue et une expérience suffisamment longue du programme des AA. Si l’efficacité du
parrainage repose sur une sobriété éprouvée, la compréhension, la patience, le désir de consacrer du temps et de l’énergie au filleul ainsi que le fait d’être un témoin de l’efficacité du programme constituent des facteurs tout aussi importants.
N’importe quel membre qui possède ces qualités de cœur et d’esprit peut aider un ami AA à vivre sans alcool.

Qu’apporte le parrainage au parrain ?

Il lui procure l’enrichissement de partager plus intimement son expérience avec une autre personne. A vrai dire, ce rôle répond à l’aspiration profonde de la plupart de porter secours à ceux qui traversent des situations difficiles. Le parrainage fortifie la sobriété de l’ami plus expérimenté. Le partage de la sobriété dans la joie se traduit par une vie sans alcool plus épanouie. Les alcooliques se sauvent en aidant les autres.


Comment entrevoir sa relation avec le filleul ?

Dans le parrainage, il n’y a pas de méthode unique. Le parrain avisé est d’abord à l’écoute de son filleul et fait preuve de souplesse dans ses contacts avec lui. Trop de fermeté ou trop de laxisme sont de nature à le troubler.
Certains se montrent fermes dans leur relation avec leur filleul, le laissant progresser à son rythme ou le renvoyant au groupe dans le cas où il
n’arriverait pas à l’abstinence.
Le parrain l’assure cependant qu’il est toujours prêt à l’aider et à le soutenir dans ses efforts vers la sobriété.
Il veille à ne pas s’engager au-delà de ses limites afin de ne pas être lui-même perturbé. Agir ainsi n’est pas nécessairement faire preuve de manque de sentiment.
D’autres parrains ont tendance à montrer plus de sollicitude. Ils suivent presque pas à pas le filleul, ne lui laissant pratiquement plus aucune liberté, alors que leur rôle est d’encourager le filleul à l’indépendance et à devenir autonome.
D’autres parrains encore adoptent l’attitude laxiste. Ils négligent d’appeler leur filleul entre les réunions ou de les rencontrer, les privant
ainsi d’un soutien moral important. Certains filleuls profitent cependant de cette liberté et parviennent à s’épanouir.

Comment aider le filleul à mieux saisir le programme des AA ?

Le parrain s’appliquer à expliquer AA le plus naturellement possible, en son nom personnel, jamais au nom du mouvement. Son succès dépend beaucoup plus de la confiance qu’il peut inspirer au filleul, de la discrétion dont il fait preuve que de son éloquence.
L’expérience démontre que le nouvel ami ne peut pas absorber tout le programme des AA en une fois, d’où la nécessité d’un dialogue court et fréquent.
Les parrains rappellent que AA n’a qu’un but et insistent sur la première Etape, clé de voûte du rétablissement, pour autant que le filleul ait admis
avoir un problème et éprouve le besoin d’être aidé. La sobriété naissante réside dans cette acceptation.
Cela acquis, le parrain présentera petit à petit les autres étapes en insistant sur l’aspect spirituel du programme. Il est important qu’il aborde
avec son filleul la notion de Puissance Supérieure tout en respectant sa liberté d’opinion.
Le moment venu, il attachera beaucoup d’importance à la réalisation de la quatrième Etape et l’incitera à partager son inventaire. Le parrain restera à l’écoute de son filleul pour l’éclairer dans les problèmes pratiques qu’il rencontrera dans l’interprétation et la réalisation des autres Etapes.
Le meilleur moyen pour se familiariser avec le programme AA consiste à écouter, à s’entretenir avec les autres et à prendre connaissance de notrelittérature.
Un des objectifs des AA est d’apprendre au nouveau à vivre heureux dans la sobriété et de l’aider à résoudre lui-même ses problèmes de santé, de famille, d’emploi et d’argent.

Santé :
Si le parrain constate que le filleul rencontre d’autres problèmes desanté, il l’encouragera à contacter le corps médical qui, seul, est apte à
l’aider en ce domaine.

Famille :
Si le filleul rencontre des difficultés sur le plan familial, le parrain pourra éventuellement conseiller que l’entourage s’adresse aux Groupes Familiaux Al-Anon.

Emploi et argent :
Il est important de savoir que le nouveau qui vient chez les AA en quête d’argent, de logement ou d’emploi sera orienté vers des institutions
spécialisées.

Quelle attitude adopter en cas de rechute ?

Il est important de signaler que la rechute est grave et peut avoir des conséquences catastrophiques pour celui qui en est victime.
Toutefois, envisagée avec réalisme, celle-ci peut constituer une expérience douloureuse mais salutaire, à la fois pour le filleul et pour le
parrain.
Avant tout, le parrain montrera à son filleul qu’il l’accepte avec ses faiblesses et lui parlera avec beaucoup de délicatesse et de cœur. En aucun cas, il ne portera de jugement, ne critiquera, mais il rappellera, avec fermeté si nécessaire, l’importance de la première Etape. Le parrain peut prendre l’initiative de contacter son filleul.
Il l’encouragera à prendre un nouveau départ, à refuser le premier verre et à ne pas hésiter à lui téléphoner si l’envie de boire lui revient. Il
l’aidera à découvrir les causes de sa rechute : manque de réunions, de contacts téléphoniques, retour à ses anciennes habitudes…

Un parrain peut-il assister plus d’un filleul en même temps ?

Il faut se rendre compte que le parrainage d’un ami demande beaucoup de disponibilité, de patience et d’écoute. Si le parrain veut accomplir sa mission valablement, il est important que le nombre de filleuls soit réduit, de telle sorte qu’il puisse consacrer suffisamment de temps à chacun d’eux. Dans ce domaine, le bon sens est le meilleur guide.


LE PARRAINAGE DANS LES SERVICES

Sur le sigle AA, nous trouvons : Rétablissement, Unité, Service. Servir est donc important pour le rétablissement de chacun. Contrairement à ce que l’on peut penser, le service n’est pas un « devoir » mais bien un « droit » que chacun de nos amis peut exercer. Mais… « On ne peut solliciter n’importe qui pour faire n’importe quoi » et il faut aussi savoir « élire des amis compétents qui pourront assumer leur responsabilités ». Ici aussi le parrainage s’avère nécessaire.
Le parrain suivra l’évolution de son filleul. Il l’initiera en tout premier lieu en lui parlant des services du groupe : ouverture du local,
préparation du café…. Ce sont là des services indispensables à la transmission du message.
Avec le temps, le parrain suggèrera à son filleul de se proposer comme modérateur. Il l’aidera en le conseillant. L’important est qu’il retrouve la
confiance en soi et le sens de ses responsabilités.
Notre but primordial est de rester sobres et d’aider d’autres alcooliques à parvenir à la sobriété (Préambule). Ce que nous appelons dans notre jargon la douzième Etape. Là aussi, le parrain pourra inviter son filleul à l’accompagner dans cette mission. La transmission du message est loin d’être chaque fois une réussite. Ce sera l’occasion pour le filleul d’apprendre la déculpabilisation,
de poser un acte d’humilité et d’acquérir lentement la sobriété émotionnelle.
Le parrain pourra l’inviter à s’épanouir dans d’autres services avec sa personnalité et ses capacités.

A côté du parrainage en général, existe le parrainage ponctuel indispensable dans le cas des services hors groupe. Le parrain trouvera un autre ami participant à l’un des services choisi et lui demandera de prendre la relève dans ce domaine. Le filleul participera à ce travail en tant qu’observateur et le »parrain de service » l’aidera à comprendre ce qui se passe autour de lui
Un jour, le filleul pourra voler de ses propres ailes et assurer à son tour un service effectif.

A cet effet, la littérature AA complètera le rôle du parrain. Le serviteur en AA devrait être quelqu’un qui dans sa vie de tous les jours s’inspire
largement de la littérature garante de l’esprit du Mouvement. Elle favorisera son épanouissement personnel.
Les services des AA, en dehors du groupe, au niveau régional ou national, constituent la vie en miniature. Servir hors de son groupe, c’est apprendre à vivre en famille, au travail, en société…
AA ne nous crée pas un cocon protégé. La vie nous confronte aux difficultés, à des responsabilités auxquelles chacun est amené à faire face.
Contrairement à la vie de tous les jours, le service en AA permet à chacun de commettre éventuellement ses propres erreurs sans être jugé ou rejeté. En se trompant parfois dans la réalisation des services AA, il apprendra à ne plus commettre les mêmes erreurs à l’extérieur. Les services nous amènent à nous épanouir, jour après jour.
Chez les AA, la Puissance Supérieure est une alliée essentielle pour soutenir le parrain dans son efficacité.

LE PARRAINAGE DANS LE GROUPE

Nous avons vu plus haut l’importance de la transmission du message à l’alcoolique qui souffre encore. Les réunions de groupe offrent une aide non seulement au nouveau venu, mais également à chacun de ses membres.
La réunion AA constitue une véritable action de parrainage. En effet, chacun des membres a le droit d’y exposer non seulement ses joies, mais
également ses déceptions, ses peines, ses découragements. Cela peut apporter un bien immense à celui qui s’exprime, car les amis autour de la table ne manqueront pas de lui apporter encouragements et suggestions.
Certains AA engagés dans les services risquent d’oublier l’importance desréunions du groupe. Nous tenons à rappeler que la réunion de groupe constitue l’âme des AA. Si un ami se coupe du groupe, il risque de ne plus être un serviteur attrayant. Il est donc primordial qu’il reste près des amis du groupe qui constitue la pépinière des futurs serviteurs en même temps que son port d’attache.
Dans le groupe, l’ami trouve un encouragement à mieux servir et une mise en garde contre la dispersion.
Le parrainage du groupe est également important. La conscience du groupe rappelle la priorité de la rotation en AA, même s’il faut parfois quitter un poste pour provoquer la relève.