Petit coin littérature
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Re: Petit coin littérature
Plus tard... c'est quand ?
La journée a à peine commencé et il est déjà six heures du soir.
À peine arrivé à lundi et c'est déjà vendredi.
... et le mois est fini.
... et l'année est presque terminée.
... et déjà 30, 40, 50 ans de notre vie sont passés.
Vous réalisez combien de personnes nous avons déjà perdues. Parents, autres parents et beaucoup d'amis et connaissances. Il n'y a pas de retour en arrière
Nous essayons donc de profiter du temps qui nous reste !
N'arrêtons pas de faire des activités que nous apprécions.
Mettons de la couleur dans notre quotidien gris !
Sourions aux petites choses de la vie qui apportent du baume dans nos cœurs.
Nous devrions profiter du temps qui nous reste avec sérénité et confiance. Essayons d'éliminer le mot "plus tard".
Je le ferai plus tard...
Je dirai plus tard...
J'y penserai plus tard...
On laisse tout pour plus tard.
Plus tard il sera trop tard !
Parce que ce que vous ne comprenez pas c'est :
Plus tard le café sera froid..
Les priorités changent plus tard...
Plus tard, le charme a été brisé...
Plus tard la santé passera...
Plus tard, les parents vieillissent...
Les promesses seront oubliées plus tard...
Plus tard le jour devient nuit...
La vie se termine plus tard...
Et après c'est trop tard ....
Eh bien... on laisse rien pour plus tard...
Parce qu'en attendant on peut perdre les meilleurs moments.
J'ai eu la meilleure expérience jamais vue.
La meilleure famille du monde.
Le meilleur des amis.
Aujourd'hui c'est le jour...
le moment est maintenant...
La journée a à peine commencé et il est déjà six heures du soir.
À peine arrivé à lundi et c'est déjà vendredi.
... et le mois est fini.
... et l'année est presque terminée.
... et déjà 30, 40, 50 ans de notre vie sont passés.
Vous réalisez combien de personnes nous avons déjà perdues. Parents, autres parents et beaucoup d'amis et connaissances. Il n'y a pas de retour en arrière
Nous essayons donc de profiter du temps qui nous reste !
N'arrêtons pas de faire des activités que nous apprécions.
Mettons de la couleur dans notre quotidien gris !
Sourions aux petites choses de la vie qui apportent du baume dans nos cœurs.
Nous devrions profiter du temps qui nous reste avec sérénité et confiance. Essayons d'éliminer le mot "plus tard".
Je le ferai plus tard...
Je dirai plus tard...
J'y penserai plus tard...
On laisse tout pour plus tard.
Plus tard il sera trop tard !
Parce que ce que vous ne comprenez pas c'est :
Plus tard le café sera froid..
Les priorités changent plus tard...
Plus tard, le charme a été brisé...
Plus tard la santé passera...
Plus tard, les parents vieillissent...
Les promesses seront oubliées plus tard...
Plus tard le jour devient nuit...
La vie se termine plus tard...
Et après c'est trop tard ....
Eh bien... on laisse rien pour plus tard...
Parce qu'en attendant on peut perdre les meilleurs moments.
J'ai eu la meilleure expérience jamais vue.
La meilleure famille du monde.
Le meilleur des amis.
Aujourd'hui c'est le jour...
le moment est maintenant...
jaja- Nombre de messages : 32556
Age : 77
Localisation : Liège Belgique
Votre signature : faut que ça aille...sans alcool Invité
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: Petit coin littérature
LE JOUR OÙ J'AI FAIT CE CHOIX DE CESSER DE VOULOIR TE SAUVER .
Le jour où j'ai fait ce choix de cesser de vouloir te sauver, j'ai compris que toi aussi tu avais ce choix d'avancer seulement pour toi .
Le jour où j'ai cessé de prendre sur moi ce poids en plus qui me freinait , j'ai compris qu'il t'appartenait la responsabilité de le porter ou éventuellement de faire en en sorte toi aussi de le lâcher.
Le jour où j'ai cessé de penser que c'était mon devoir , j'ai compris que je prenais sur moi quelque chose qui ne m'était pas demandé .
Le jour où j'ai appris que chacun avait la vie qu'il choisissait , j'ai cessé de croire aux excuses qui pouvaient tant m'épuiser.
Le jour où j'ai cessé de vouloir te sauver ,je me suis sauvé(e) moi-même à reprendre mon être en priorité.
Chacun a son libre arbitre , chacun a son rythme ... chacun est responsable seulement que de lui .
Charlotte Cellier
Page:En Pleine Conscience
Le jour où j'ai fait ce choix de cesser de vouloir te sauver, j'ai compris que toi aussi tu avais ce choix d'avancer seulement pour toi .
Le jour où j'ai cessé de prendre sur moi ce poids en plus qui me freinait , j'ai compris qu'il t'appartenait la responsabilité de le porter ou éventuellement de faire en en sorte toi aussi de le lâcher.
Le jour où j'ai cessé de penser que c'était mon devoir , j'ai compris que je prenais sur moi quelque chose qui ne m'était pas demandé .
Le jour où j'ai appris que chacun avait la vie qu'il choisissait , j'ai cessé de croire aux excuses qui pouvaient tant m'épuiser.
Le jour où j'ai cessé de vouloir te sauver ,je me suis sauvé(e) moi-même à reprendre mon être en priorité.
Chacun a son libre arbitre , chacun a son rythme ... chacun est responsable seulement que de lui .
Charlotte Cellier
Page:En Pleine Conscience
jaja- Nombre de messages : 32556
Age : 77
Localisation : Liège Belgique
Votre signature : faut que ça aille...sans alcool Invité
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: Petit coin littérature
Ces sont très bons sujets de réflexion que tu nous mets là Jaja. Et je t'en remercie
Hobi- Nombre de messages : 3984
Age : 50
Localisation : Finistère (29)
Date d'inscription : 24/05/2020
Re: Petit coin littérature
Merci pour ce texte Jaja
C'est tellement vrai... mais parfois j'oublie tout ça
Je vais me l'imprimer
C'est tellement vrai... mais parfois j'oublie tout ça
Je vais me l'imprimer
Enitram- Admin
- Nombre de messages : 4597
Age : 70
Localisation : VAR
Votre signature : "Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option.". (Bob Marley)
Date d'inscription : 15/08/2019
Re: Petit coin littérature
Merci pour ces deux beaux textes pleins de sagesse mon cher aami !
Cécile- Nombre de messages : 1944
Age : 40
Localisation : Rhône
Votre signature : Rien n'est plus beau qu'une personne en Renaissance ...
Anna Magnani
Date d'inscription : 12/06/2023
Re: Petit coin littérature
Puissance Supérieure,
C'est pour un meilleur,
Rien d'un grand malheur,
Si on y place ses bonheurs.
Impuissant jusqu'à la fin des temps,
Pourquoi m'en demander autant,
J'avais accepter en entrant,
Admettre que j'étais impuissant.
Elle cherchait à me redonner une raison,
Pour être reconduit vers sa mission,
Un jour à la fois, en toutes saisons,
Sans me soucier des malfaçons.
C'est là que je me suis confié à elle,
Pour la remercier d'être éternelle,
Pour la remercier d'être présentielle,
Pour la remercier d'être virtuelle.
C'est pour un meilleur,
Rien d'un grand malheur,
Si on y place ses bonheurs.
Impuissant jusqu'à la fin des temps,
Pourquoi m'en demander autant,
J'avais accepter en entrant,
Admettre que j'étais impuissant.
Elle cherchait à me redonner une raison,
Pour être reconduit vers sa mission,
Un jour à la fois, en toutes saisons,
Sans me soucier des malfaçons.
C'est là que je me suis confié à elle,
Pour la remercier d'être éternelle,
Pour la remercier d'être présentielle,
Pour la remercier d'être virtuelle.
Fernando- Nombre de messages : 31
Age : 37
Votre signature : Dans ma région, il y a une alcoolique très heureuse du nom de Maria. Des membres lui demandent souvent comment ils pourraient acquérir un peu de son bonheur. "À quel point voulez-vous être heureux ? leur demande-t-elle. Si vous voulez être heureux, assistez à une réunion. Si vous voulez être deux fois plus heureux, assistez à deux réunions. Si vous voulez être réellement heureux, assistez à beaucoup, beaucoup de réunions !"
Date d'inscription : 21/03/2023
Re: Petit coin littérature
Aujourd'hui ,je vous partage le témoignage d'une AA québécoise que je trouve exceptionnel sachant que cette AA ne se déplace qu'en fauteuil roulant depuis des années .
AUJOURD’HUI est l’une des plus importantes journées pour moi ! 9 ans de sobriété !!!
J’ai tout arrêté le 8 septembre 2014.
(Alcool, drogue et cigarette)
Je me suis réveillée ce matin là avec seulement quelques heures de sommeil dans le corps car je dormais pratiquement plus et j’ai dit…. Jani ! C’est F.I.N.I ! J’étais épuisée, malheureuse et surtout très écœurée! Je m’ennuyais aussi de ma famille car j’étais complètement déconnectée !!!
J’ai décidé d’essayer de m’aimer intensément pour la première fois de ma vie!
Ça pas été facile mais j’étais déterminée!
Personne l’a fait à ma place… Je l’ai fait moi-même par moi-même et mon dieu que je suis fière de vous dire que ça fait 9 ans.
Ma plus belle surprise À VIE!
Pourquoi « surprise » ? Parce que je suis surprise à quel point ma vie est belle aujourd’hui! On pense pas ça quand on est dans la consommation à tous les jours. Et pourtant, ma vie est remplie de belles surprises. Je suis récompensé X 1 000 000 !
Je travaille fort sur moi, je fais TOUT pour rester dans ce magnifique chemin de la sobriété.
Je suis motivée et déterminée.
Je suis fière aussi de dire que ça fait 20 ans que je prends aucun médicament! Malgré ma maladie, je prends aucune pilule! Merci la vie et merci à moi de faire les efforts nécessaires et beaucoup d’exercices! Je prends soin de ma santé. C’est ma priorité!
Avec ma belle sobriété, je suis devenue la Première Femme Canadienne en fauteuil roulant régulier à rouler des 42,2 km dans le Monde !
Je m’apprête d’ailleurs à réaliser mon 9e marathon à New-York ce 5 novembre 2023.
Ben oui ! 9 ans de sobriété et 9 marathons!!!
C’est EXTRAORDINAIRE!!!!!
🤩
J’aimerais remercier ma famille qui m’appuie à tous les jours et également ma merveilleuse conjointe qui par respect et par amour pour moi est sobre. Même si elle n’avait pas de problème de consommation c’est à mon avis la plus belle preuve d’amour! Nous sommes ensemble depuis 4 ans et elle fête son 4 ans de sobriété aujourd’hui avec moi. Merci tellement!!!! Je t’aime ma chérie.
À toi qui lis ceci…
Je t’encourage à te choisir. Tu es la personne la plus importante et dis-toi que si moi je suis capable… TU ES CAPABLE TOI AUSSI!
Un jour à la fois…
Le possible est immense!
AUJOURD’HUI est l’une des plus importantes journées pour moi ! 9 ans de sobriété !!!
J’ai tout arrêté le 8 septembre 2014.
(Alcool, drogue et cigarette)
Je me suis réveillée ce matin là avec seulement quelques heures de sommeil dans le corps car je dormais pratiquement plus et j’ai dit…. Jani ! C’est F.I.N.I ! J’étais épuisée, malheureuse et surtout très écœurée! Je m’ennuyais aussi de ma famille car j’étais complètement déconnectée !!!
J’ai décidé d’essayer de m’aimer intensément pour la première fois de ma vie!
Ça pas été facile mais j’étais déterminée!
Personne l’a fait à ma place… Je l’ai fait moi-même par moi-même et mon dieu que je suis fière de vous dire que ça fait 9 ans.
Ma plus belle surprise À VIE!
Pourquoi « surprise » ? Parce que je suis surprise à quel point ma vie est belle aujourd’hui! On pense pas ça quand on est dans la consommation à tous les jours. Et pourtant, ma vie est remplie de belles surprises. Je suis récompensé X 1 000 000 !
Je travaille fort sur moi, je fais TOUT pour rester dans ce magnifique chemin de la sobriété.
Je suis motivée et déterminée.
Je suis fière aussi de dire que ça fait 20 ans que je prends aucun médicament! Malgré ma maladie, je prends aucune pilule! Merci la vie et merci à moi de faire les efforts nécessaires et beaucoup d’exercices! Je prends soin de ma santé. C’est ma priorité!
Avec ma belle sobriété, je suis devenue la Première Femme Canadienne en fauteuil roulant régulier à rouler des 42,2 km dans le Monde !
Je m’apprête d’ailleurs à réaliser mon 9e marathon à New-York ce 5 novembre 2023.
Ben oui ! 9 ans de sobriété et 9 marathons!!!
C’est EXTRAORDINAIRE!!!!!
🤩
J’aimerais remercier ma famille qui m’appuie à tous les jours et également ma merveilleuse conjointe qui par respect et par amour pour moi est sobre. Même si elle n’avait pas de problème de consommation c’est à mon avis la plus belle preuve d’amour! Nous sommes ensemble depuis 4 ans et elle fête son 4 ans de sobriété aujourd’hui avec moi. Merci tellement!!!! Je t’aime ma chérie.
À toi qui lis ceci…
Je t’encourage à te choisir. Tu es la personne la plus importante et dis-toi que si moi je suis capable… TU ES CAPABLE TOI AUSSI!
Un jour à la fois…
Le possible est immense!
jaja- Nombre de messages : 32556
Age : 77
Localisation : Liège Belgique
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Enitram- Admin
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Votre signature : "Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option.". (Bob Marley)
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Re: Petit coin littérature
Quel beau témoignage! Merci Jaja
Hobi- Nombre de messages : 3984
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Date d'inscription : 24/05/2020
Re: Petit coin littérature
Bonjour, un petit texte que j'aime
Dernier ouvrage paru : Le Métier d’homme (Seuil, 2002).
ALXANDRE JOLLIEN Ecrivain et philosophe
Peut-être nous mettons-nous trop d’exigences sur les épaules ? Il est précieux d’orienter notre effort sur le présent. Ne pas glaner l’idéal mais tout mettre en œuvre pour aller un peu mieux. Je ne puis que t’exhorter à ne rien refuser de ce qui a été, voilà sans doute le chemin qui élargit notre présent. Epictète affirme que ce n’est pas la réalité qui nous trouble, mais l’opinion que l’on s’en fait. Il conviait à bien distinguer ce qui dépend de nous de ce qui n’en dépend guère. J’y trouve les deux chantiers de la vie, accepter ce qui ne dépend pas de moi pour concentrer mes efforts sur ce qui peut être amélioré. La vie n’a pas deux côtés, un bon et un mauvais. Il nous est demandé de l’accueillir les bras ouverts et sans résignation. Ne différons pas l’exercice, pratiquons-le instant après instant. Tel est notre pouvoir et, assurément, il est grand. Considérons donc la vie et ses difficultés comme une occasion de grandir, non pas contre l’autre mais avec lui.Dernier ouvrage paru : Le Métier d’homme (Seuil, 2002).
Enitram- Admin
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Localisation : VAR
Votre signature : "Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option.". (Bob Marley)
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Re: Petit coin littérature
APPRISES EN LISANT LE GROS LIVRE DES AA"
Publié le 20 septembre 2023 par kreizker
in "Urbania" (Québec), 15 Mars 2019
Parfois, on apprend quelques leçons de vie au passage.
LES LEÇONS DE VIE QUE J’AI APPRISES EN LISANT LE GROS LIVRE DES AA
Le scénariste américain Aaron Sorkin est un raconteur d’histoire aussi génial que sulfureux, et j’en suis très fan. Lors de son passage à WTF [le podcast de Marc Maron], il a déclaré qu’il considérait le Gros Livre des Alcooliques Anonymes comme un des ouvrages les plus importants de notre siècle… Évidemment, je me suis jetée sur ce livre, pour tenter de percer les secrets d’un auteur dont je rêverais d’avoir le quart du talent. Vous me direz qu’Aaron Sorkin est accro à la cocaïne et pas moi. Qu’à cela ne tienne, j’ai lu le Gros Livre comme on peut lire l’Odyssée d’Homère ou le Coran, pour comprendre un peu mieux nos semblables et partager des morceaux importants de la culture humaine. Parfois, on apprend quelques leçons de vie au passage.
UN OUVRAGE QUI NE FAIT PAS L’UNANIMITÉ
Difficile de dire quel est le taux de succès du programme des AA. Il y aurait plus de deux millions de membres à travers le monde, mais le professeur Amnon Jacob Suissa de l’UQÀM estime « qu’entre 75 % et 80 % des membres vont quitter le mouvement au cours de la première année. » C’est anecdotique, mais mes quelques connaissances qui ont suivi le programme sont, quant à elles, extrêmement reconnaissantes d’avoir vu leur vie transformée par la philosophie des AA.
La plupart des détracteurs du programme ont deux gros problèmes avec les AA : l’omniprésence de la religion, et le lâcher-prise recommandé aux alcooliques, dans une ère où chaque individu devrait être seul maître de son destin.
«FAIRE FACE À L’ALTERNATIVE DE BOIRE ET DE MOURIR D’ALCOOLISME OU DE VIVRE EN OPTANT POUR UN MODE DE VIE SPIRITUEL N’EST PAS TOUJOURS FACILE.»
« Faire face à l’alternative de boire et de mourir d’alcoolisme ou de vivre en optant pour un mode de vie spirituel n’est pas toujours facile.» (Chapitre Nous, les agnostiques) Ça sonne gros comme le prêchi-prêcha d’une gang d’évangélistes américains des années 30… N’empêche, qui s’est déjà senti complètement impuissant devant une substance sait que ça va prendre l’artillerie lourde pour s’en sortir. Quitte à explorer notre côté spirituel. Quitte à mettre sa spiritualité ailleurs qu’en Dieu.
ELLE EST OÙ, LA RÉVOLUTION?
Mais alors, qu’est-ce qu’il pourrait bien y avoir de révolutionnaire dans un livre et un programme basés sur un truc aussi rétrograde que « Dieu »? Encore une fois, je ne m’exprime pas en tant que membre des AA, ni même en tant qu’alcoolique. Et ils le disent bien, il n’y a qu’un.e alcoolique qui puisse comprendre un.e alcoolique. J’ai quand même été un peu bouleversée par certaines vérités que j’ai lues dans le Gros Livre. Ça aide les AA, mais je pense que c’est aussi universel.
ON AIMERAIT TOUS ÊTRE DE BONNES PERSONNES. ON A ÉTÉ ÉDUQUÉS POUR DEVENIR DES ÊTRES MORAUX, POUR NE PAS ÊTRE DES BOULETS POUR LA SOCIÉTÉ, ET POUR ÊTRE SUFFISAMMENT AGRÉABLES POUR ÊTRE AIMÉS PAR LES AUTRES. ET POURTANT, ON FAIT TOUS DES CHOSES HORRIBLES ET DÉTESTABLES. ON SOUHAITE DU MAL AUX AUTRES, ON A DES PETITS SECRETS DÉGUEULASSES, ON FERME LES YEUX AU LIEU D’AIDER, ON TROMPE LES GENS QU’ON AIME EN SE TROUVANT DES EXCUSES…
Une des étapes du programme, c’est de dévoiler sans retenue à quelqu’un tout ce qu’on a fait de mal dans notre vie. Accepter avec honnêteté nos défauts dans leur entièreté, demander pardon et ne pas garder la culpabilité dévorante à laquelle on est habitué en dedans. Ça paraît simple, et pourtant quelle bombe! On aimerait tous être de bonnes personnes. On a été éduqués pour devenir des êtres moraux, pour ne pas être des boulets pour la société, et pour être suffisamment agréables pour être aimés par les autres. Et pourtant, on fait tous des choses horribles et détestables. On souhaite du mal aux autres, on a des petits secrets dégueulasses, on ferme les yeux au lieu d’aider, on trompe les gens qu’on aime en se trouvant des excuses… Et on vit plus ou moins bien avec ça. Évidemment, il arrive que les personnes aux prises avec des dépendances fassent encore plus de choses horribles que les autres, justement parce qu’elles sont prisonnières de leurs dépendances. Mais en lisant le Gros Livre, j’ai commencé à changer de paradigme. Les gens qui ont un comportement destructeur ne sont peut-être pas de moins bonnes personnes. Par contre, ils ont peut-être plus de difficulté à accepter leur part d’immoralité, et cherchent un moyen de la détruire. Sauf qu’ils emportent tout le reste avec eux.
Parfois, ça fait du bien de réaliser que commettre une grosse erreur ne revient pas à être une grosse erreur.
Une autre étape sans laquelle le programme ne fonctionne pas, c’est d’aider les autres. Selon le Gros Livre, on peut être abstinent depuis des années, s’être coltiné mille réunions et avoir suivi à la lettre toutes les autres étapes : on n’est jamais sauvé tant qu’on n’a pas sauvé quelqu’un d’autre. Attention, ça veut pas dire de faire passer les autres avant soi-même, ça veut dire comprendre qu’on fait partie d’un ensemble, et que donner, c’est aussi recevoir. Traitez-moi d’illuminée si vous voulez, mais je trouve ça vraiment deep!
Publié le 20 septembre 2023 par kreizker
in "Urbania" (Québec), 15 Mars 2019
Parfois, on apprend quelques leçons de vie au passage.
LES LEÇONS DE VIE QUE J’AI APPRISES EN LISANT LE GROS LIVRE DES AA
Le scénariste américain Aaron Sorkin est un raconteur d’histoire aussi génial que sulfureux, et j’en suis très fan. Lors de son passage à WTF [le podcast de Marc Maron], il a déclaré qu’il considérait le Gros Livre des Alcooliques Anonymes comme un des ouvrages les plus importants de notre siècle… Évidemment, je me suis jetée sur ce livre, pour tenter de percer les secrets d’un auteur dont je rêverais d’avoir le quart du talent. Vous me direz qu’Aaron Sorkin est accro à la cocaïne et pas moi. Qu’à cela ne tienne, j’ai lu le Gros Livre comme on peut lire l’Odyssée d’Homère ou le Coran, pour comprendre un peu mieux nos semblables et partager des morceaux importants de la culture humaine. Parfois, on apprend quelques leçons de vie au passage.
UN OUVRAGE QUI NE FAIT PAS L’UNANIMITÉ
Difficile de dire quel est le taux de succès du programme des AA. Il y aurait plus de deux millions de membres à travers le monde, mais le professeur Amnon Jacob Suissa de l’UQÀM estime « qu’entre 75 % et 80 % des membres vont quitter le mouvement au cours de la première année. » C’est anecdotique, mais mes quelques connaissances qui ont suivi le programme sont, quant à elles, extrêmement reconnaissantes d’avoir vu leur vie transformée par la philosophie des AA.
La plupart des détracteurs du programme ont deux gros problèmes avec les AA : l’omniprésence de la religion, et le lâcher-prise recommandé aux alcooliques, dans une ère où chaque individu devrait être seul maître de son destin.
«FAIRE FACE À L’ALTERNATIVE DE BOIRE ET DE MOURIR D’ALCOOLISME OU DE VIVRE EN OPTANT POUR UN MODE DE VIE SPIRITUEL N’EST PAS TOUJOURS FACILE.»
« Faire face à l’alternative de boire et de mourir d’alcoolisme ou de vivre en optant pour un mode de vie spirituel n’est pas toujours facile.» (Chapitre Nous, les agnostiques) Ça sonne gros comme le prêchi-prêcha d’une gang d’évangélistes américains des années 30… N’empêche, qui s’est déjà senti complètement impuissant devant une substance sait que ça va prendre l’artillerie lourde pour s’en sortir. Quitte à explorer notre côté spirituel. Quitte à mettre sa spiritualité ailleurs qu’en Dieu.
ELLE EST OÙ, LA RÉVOLUTION?
Mais alors, qu’est-ce qu’il pourrait bien y avoir de révolutionnaire dans un livre et un programme basés sur un truc aussi rétrograde que « Dieu »? Encore une fois, je ne m’exprime pas en tant que membre des AA, ni même en tant qu’alcoolique. Et ils le disent bien, il n’y a qu’un.e alcoolique qui puisse comprendre un.e alcoolique. J’ai quand même été un peu bouleversée par certaines vérités que j’ai lues dans le Gros Livre. Ça aide les AA, mais je pense que c’est aussi universel.
ON AIMERAIT TOUS ÊTRE DE BONNES PERSONNES. ON A ÉTÉ ÉDUQUÉS POUR DEVENIR DES ÊTRES MORAUX, POUR NE PAS ÊTRE DES BOULETS POUR LA SOCIÉTÉ, ET POUR ÊTRE SUFFISAMMENT AGRÉABLES POUR ÊTRE AIMÉS PAR LES AUTRES. ET POURTANT, ON FAIT TOUS DES CHOSES HORRIBLES ET DÉTESTABLES. ON SOUHAITE DU MAL AUX AUTRES, ON A DES PETITS SECRETS DÉGUEULASSES, ON FERME LES YEUX AU LIEU D’AIDER, ON TROMPE LES GENS QU’ON AIME EN SE TROUVANT DES EXCUSES…
Une des étapes du programme, c’est de dévoiler sans retenue à quelqu’un tout ce qu’on a fait de mal dans notre vie. Accepter avec honnêteté nos défauts dans leur entièreté, demander pardon et ne pas garder la culpabilité dévorante à laquelle on est habitué en dedans. Ça paraît simple, et pourtant quelle bombe! On aimerait tous être de bonnes personnes. On a été éduqués pour devenir des êtres moraux, pour ne pas être des boulets pour la société, et pour être suffisamment agréables pour être aimés par les autres. Et pourtant, on fait tous des choses horribles et détestables. On souhaite du mal aux autres, on a des petits secrets dégueulasses, on ferme les yeux au lieu d’aider, on trompe les gens qu’on aime en se trouvant des excuses… Et on vit plus ou moins bien avec ça. Évidemment, il arrive que les personnes aux prises avec des dépendances fassent encore plus de choses horribles que les autres, justement parce qu’elles sont prisonnières de leurs dépendances. Mais en lisant le Gros Livre, j’ai commencé à changer de paradigme. Les gens qui ont un comportement destructeur ne sont peut-être pas de moins bonnes personnes. Par contre, ils ont peut-être plus de difficulté à accepter leur part d’immoralité, et cherchent un moyen de la détruire. Sauf qu’ils emportent tout le reste avec eux.
Parfois, ça fait du bien de réaliser que commettre une grosse erreur ne revient pas à être une grosse erreur.
Une autre étape sans laquelle le programme ne fonctionne pas, c’est d’aider les autres. Selon le Gros Livre, on peut être abstinent depuis des années, s’être coltiné mille réunions et avoir suivi à la lettre toutes les autres étapes : on n’est jamais sauvé tant qu’on n’a pas sauvé quelqu’un d’autre. Attention, ça veut pas dire de faire passer les autres avant soi-même, ça veut dire comprendre qu’on fait partie d’un ensemble, et que donner, c’est aussi recevoir. Traitez-moi d’illuminée si vous voulez, mais je trouve ça vraiment deep!
jaja- Nombre de messages : 32556
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Votre signature : faut que ça aille...sans alcool Invité
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: Petit coin littérature
"Parfois, ça fait du bien de réaliser que commettre une grosse erreur ne revient pas à être une grosse erreur."
Cette réalisation m'a fait un bien fou!!
Cette réalisation m'a fait un bien fou!!
Hobi- Nombre de messages : 3984
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Localisation : Finistère (29)
Date d'inscription : 24/05/2020
Re: Petit coin littérature
Bonsoir les amis, je voulais vous partager ceci ce n’est pas AA ce pourquoi je le partage ici, ça me parle tellement.
« Tu sais,
Je me suis beaucoup offerte avant de me faire rare.
Puis pour enflammer l'absence,
J'avais auparavant mis toute ma présence.
Tu sais,
aujourd'hui les seuls liens qui me retiennent
sont ceux que je choisis.
Ce ne sont plus des cordes qui m'étranglent,
Ni des chaînes qui m'emprisonnent.
Ce sont juste des liens.
Comme des fils invisibles que j'affectionne.
Que je tisse un peu chaque jour.
Tu sais,
on est toujours un peu esclave avant d'être libre.
Sinon la liberté n'a pas de goût.
Tu sais,
je pourrai parler aux enfants pour qu'ils ne prennent pas les mêmes chemins,
Aux têtus, pour qu'ils ne fassent pas les mêmes bêtises.
Mais j'ai compris qu'on comprenait seul.
C'est même là, toute l'apothéose de cette vie.
Si l'on va à contre courant,
On s'épuise.
Si l'on va là ou tout le monde va,
On se perd.
Si l'on attend que quelque chose se passe,
On se meurt.
Si on lâche prise alors seulement on avance.
Croyez moi j'ai maintenu des caps et des tempêtes
Mieux que personne.
On ne peut pas dire à quelqu'un de ne pas faire ceci ou cela.
Il aura besoin de sa dose d'échec pour s'endurcir.
Alors faites vos erreurs,
Elles sont constructives.
Tu sais si j'écoutais mon moi d' il y a dix ans,
Et que je pouvais avoir une discussion,
Je ne changerai rien.
Je serai sûrement surprise des mots employés,
Des barrières érigées,
Mais je lui dirai: "continue."
Et non " tu te trompes de chemin."
C'est mon chemin qui m'a fait.
Ce sont mes noyades qui m'ont appris à voler.
Ce sont mes blessures qui m'ont fait prendre des décisions.
Alors surtout ne changez rien.
Vous êtes sur la bonne voie.
Celle qui vous fait grandir.
Tu sais si je n'avais pas beaucoup pleuré,
Mes yeux n'auraient pas appris à dire merci.
N'oublies jamais que tes épreuves,
Te façonnent bien plus que tu ne l'imagines.
Tu as un pouvoir sur la vie,
Celle de la mener avec tes envies.
Tu sais, dans le fond je sais que tu sais. »
La dame aux bons mots.
Cyrielle Soares ️
« Tu sais,
Je me suis beaucoup offerte avant de me faire rare.
Puis pour enflammer l'absence,
J'avais auparavant mis toute ma présence.
Tu sais,
aujourd'hui les seuls liens qui me retiennent
sont ceux que je choisis.
Ce ne sont plus des cordes qui m'étranglent,
Ni des chaînes qui m'emprisonnent.
Ce sont juste des liens.
Comme des fils invisibles que j'affectionne.
Que je tisse un peu chaque jour.
Tu sais,
on est toujours un peu esclave avant d'être libre.
Sinon la liberté n'a pas de goût.
Tu sais,
je pourrai parler aux enfants pour qu'ils ne prennent pas les mêmes chemins,
Aux têtus, pour qu'ils ne fassent pas les mêmes bêtises.
Mais j'ai compris qu'on comprenait seul.
C'est même là, toute l'apothéose de cette vie.
Si l'on va à contre courant,
On s'épuise.
Si l'on va là ou tout le monde va,
On se perd.
Si l'on attend que quelque chose se passe,
On se meurt.
Si on lâche prise alors seulement on avance.
Croyez moi j'ai maintenu des caps et des tempêtes
Mieux que personne.
On ne peut pas dire à quelqu'un de ne pas faire ceci ou cela.
Il aura besoin de sa dose d'échec pour s'endurcir.
Alors faites vos erreurs,
Elles sont constructives.
Tu sais si j'écoutais mon moi d' il y a dix ans,
Et que je pouvais avoir une discussion,
Je ne changerai rien.
Je serai sûrement surprise des mots employés,
Des barrières érigées,
Mais je lui dirai: "continue."
Et non " tu te trompes de chemin."
C'est mon chemin qui m'a fait.
Ce sont mes noyades qui m'ont appris à voler.
Ce sont mes blessures qui m'ont fait prendre des décisions.
Alors surtout ne changez rien.
Vous êtes sur la bonne voie.
Celle qui vous fait grandir.
Tu sais si je n'avais pas beaucoup pleuré,
Mes yeux n'auraient pas appris à dire merci.
N'oublies jamais que tes épreuves,
Te façonnent bien plus que tu ne l'imagines.
Tu as un pouvoir sur la vie,
Celle de la mener avec tes envies.
Tu sais, dans le fond je sais que tu sais. »
La dame aux bons mots.
Cyrielle Soares ️
doudey- Nombre de messages : 842
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Re: Petit coin littérature
Très beau texte plein de bons sens. Merci Doudey
Hobi- Nombre de messages : 3984
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Re: Petit coin littérature
Merci Audrey , texte très riche et j'ai surtout retenu et cela concerne surtout l'alcool :
on est toujours un peu esclave avant d'être libre.
Sinon la liberté n'a pas de goût.
on est toujours un peu esclave avant d'être libre.
Sinon la liberté n'a pas de goût.
jaja- Nombre de messages : 32556
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Re: Petit coin littérature
Très très beau texte Audrey merci !! 🥰
Cécile- Nombre de messages : 1944
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Anna Magnani
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Re: Petit coin littérature
"Fraternités anonymes : entraide, soutien et reconstruction"
Publié le 8 octobre 2023 par kreizker
in "Femina", 7 Octobre 2023
Le principe des Alcooliques Anonymes, né il y a près de quatre-vingt-dix ans, se décline pour toutes sortes d'addictions et séduit des millions de gens dans le monde. Son efficacité est sa meilleure publicité !
De ces fraternités anonymes, on a souvent une représentation très grise. « Dans la réalité, c'est l'inverse, assure la psychologue clinicienne Marion Acquier, présidente de l'Union Alcooliques Anonymes France. Il y a beaucoup de joie, de force et d'espoir en réunion. Quand on voit d'anciens buveurs, on a du mal à réaliser quelles personnes elles étaient. » Ce que confirme Julien G, en rétablissement depuis 1995 après plusieurs années d'addiction à l'héroïne : « Un soir, dans Paris, je suis tombé sur un ancien partenaire de drogue qui se déclarait abstinent. Il m'a raconté comment il s'en était sorti. Je ne l'écoutais qu'à moitié, sidéré par sa nouvelle apparence. Dès le lendemain, je l'ai suivi en réunion. Je n'oublierai jamais la vibration, l'ambiance. J'ai su que la malédiction venait de prendre fin », raconte ce scénariste de 53 ans
Un accueil inconditionnel
Fondée aux Etats-Unis en 1935 par deux alcooliques qui s'étaient aperçus que, en évoquant leurs démons, leur envie de boire s'estompait, l'association Alcooliques anonymes (AA), présente dans 180 pays, a fait des émules : des groupes familiaux Al-Anon, Alateen (1951), qui aident et soutiennent les proches des malades alcooliques, les Narcotiques Anonymes ou NA (1953) et les groupes familiaux Nar-Anon, les Outremangeurs Anonymes, les Débiteurs Anonymes, les Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes, les Emotifs Anonymes, les Borderlines Anonymes, les ARTS anonymes (en cas de blocages créatifs), les Sous-Gagnants Anonymes (dont le comportement compulsif les pousse à vivre en deçà de leur potentiel et/ou de leurs besoins)… Les réunions sont désormais accessibles sur Zoom. Le principe est identique : ni inscription, ni cotisation, ni conditions d'entrée, mais un accueil inconditionnel, qui se moque de l'âge, du parcours de vie ou des convictions. « L'association n'est rattachée à aucun groupe politique ou religieux, rappelle Marion Acquier. Ses membres ne sont pas non plus des professionnels de santé. La déontologie du mouvement leur impose de ne jamais se prononcer sur des sujets qui sortent de leurs compétences. Certaines réunions sont d'ailleurs ouvertes à la famille, aux amis et aux professionnels de la relation d'aide. Le nouveau slogan des AA, “Entrez, c'est ouvert”, illustre leur philosophie. » « Aux NA, j'ai trouvé des “frères” et des “sœurs” qui m'ont encouragée dans mes progrès et soutenue lors de mes rechutes, témoigne Nadine, 62 ans. La première fois que j'ai franchi le seuil de l'association et que les participants m'ont applaudie, j'ai fondu en larmes ! »
Retrouver un cadre
Le programme en douze étapes – de l'acceptation de son impuissance face à la dépendance à l'éveil spirituel, en passant par la réparation de ses torts auprès des personnes lésées – repose sur l'abstinence totale « un jour à la fois ». « Continuer à arrêter sur des dizaines d'années et recommencer à vivre sans “béquille” est le plus difficile, rapporte Julien G. Le programme remplit un vide existentiel. Non seulement il nous permet de retrouver un cadre, des horaires, de la socialisation, mais il nous invite aussi à régler tout ce qui nous amène au produit. » Le programme des fraternités anonymes fait référence à une « puissance supérieure », appelée Dieu. Ce qui peut en freiner plus d'un ! « Chacun est libre de déterminer la sienne, ce quelque chose de plus grand que soi », assure Marion Acquier. Pour Julien G, qui se considère comme athée, ce fut le groupe et son intelligence collective. « La dimension spirituelle élève la personne dépendante au-dessus de son histoire et lui permet de se décentrer, de ne pas vivre l'abstinence comme une punition, atteste Pierre Radisson, médecin généraliste spécialisé en alcoologie. Pour les AA, on ne peut pas changer son passé. Mais l'on peut donner un sens à sa vie en faisant profiter les autres de son expérience. Toute ancienne buveuse qu'elle soit, la personne découvre qu'elle a de l'importance, que l'on compte sur elle. »
Aller aux réunions, l'étape indispensable
Chacun est libre d'appliquer les douze étapes comme bon lui semble. « Bien sûr, plus on utilise les outils mis à disposition, meilleures seront les chances de guérison, souligne Marion Acquier. La démarche est un travail de rigoureuse honnêteté envers soi-même. » En mars 2020, aux Etats-Unis, une publication de l'organisation Cochrane* a analysé vingt-sept études touchant 10 565 participants qui avaient un problème avec l'alcool. Résultat : quand les autres méthodes atteignent des taux de 15 à 25 % d'abstinence, les AA affichent des taux de réussite de 22 à 37 %. « Certains ont besoin d'un soutien médical et/ou psychologique, voire d'un sevrage sous surveillance médicale en hospitalisation ou en ambulatoire, constate Pierre Radisson. Moi, je leur conseille d'aller d'abord en réunion : s'ils sont réticents, c'est qu'ils n'ont pas vraiment envie d'en sortir. Sans l'étayage des AA, le risque de rechute est très important. » Les fraternités anonymes sont complémentaires au suivi individuel, pas en opposition. Julien G estime même que le chemin en douze étapes des fraternités anonymes serait grandement profitable à tous ceux qui ont besoin de travailler sur ce qui les pousse à prendre des décisions irrationnelles, à se noyer dans le travail ou les séries télévisées, ou les attire vers des relations nocives. A tous les « névrosés généraux », en somme !
* Organisation internationale indépendante à but non lucratif.
Publié le 8 octobre 2023 par kreizker
in "Femina", 7 Octobre 2023
Le principe des Alcooliques Anonymes, né il y a près de quatre-vingt-dix ans, se décline pour toutes sortes d'addictions et séduit des millions de gens dans le monde. Son efficacité est sa meilleure publicité !
De ces fraternités anonymes, on a souvent une représentation très grise. « Dans la réalité, c'est l'inverse, assure la psychologue clinicienne Marion Acquier, présidente de l'Union Alcooliques Anonymes France. Il y a beaucoup de joie, de force et d'espoir en réunion. Quand on voit d'anciens buveurs, on a du mal à réaliser quelles personnes elles étaient. » Ce que confirme Julien G, en rétablissement depuis 1995 après plusieurs années d'addiction à l'héroïne : « Un soir, dans Paris, je suis tombé sur un ancien partenaire de drogue qui se déclarait abstinent. Il m'a raconté comment il s'en était sorti. Je ne l'écoutais qu'à moitié, sidéré par sa nouvelle apparence. Dès le lendemain, je l'ai suivi en réunion. Je n'oublierai jamais la vibration, l'ambiance. J'ai su que la malédiction venait de prendre fin », raconte ce scénariste de 53 ans
Un accueil inconditionnel
Fondée aux Etats-Unis en 1935 par deux alcooliques qui s'étaient aperçus que, en évoquant leurs démons, leur envie de boire s'estompait, l'association Alcooliques anonymes (AA), présente dans 180 pays, a fait des émules : des groupes familiaux Al-Anon, Alateen (1951), qui aident et soutiennent les proches des malades alcooliques, les Narcotiques Anonymes ou NA (1953) et les groupes familiaux Nar-Anon, les Outremangeurs Anonymes, les Débiteurs Anonymes, les Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes, les Emotifs Anonymes, les Borderlines Anonymes, les ARTS anonymes (en cas de blocages créatifs), les Sous-Gagnants Anonymes (dont le comportement compulsif les pousse à vivre en deçà de leur potentiel et/ou de leurs besoins)… Les réunions sont désormais accessibles sur Zoom. Le principe est identique : ni inscription, ni cotisation, ni conditions d'entrée, mais un accueil inconditionnel, qui se moque de l'âge, du parcours de vie ou des convictions. « L'association n'est rattachée à aucun groupe politique ou religieux, rappelle Marion Acquier. Ses membres ne sont pas non plus des professionnels de santé. La déontologie du mouvement leur impose de ne jamais se prononcer sur des sujets qui sortent de leurs compétences. Certaines réunions sont d'ailleurs ouvertes à la famille, aux amis et aux professionnels de la relation d'aide. Le nouveau slogan des AA, “Entrez, c'est ouvert”, illustre leur philosophie. » « Aux NA, j'ai trouvé des “frères” et des “sœurs” qui m'ont encouragée dans mes progrès et soutenue lors de mes rechutes, témoigne Nadine, 62 ans. La première fois que j'ai franchi le seuil de l'association et que les participants m'ont applaudie, j'ai fondu en larmes ! »
Retrouver un cadre
Le programme en douze étapes – de l'acceptation de son impuissance face à la dépendance à l'éveil spirituel, en passant par la réparation de ses torts auprès des personnes lésées – repose sur l'abstinence totale « un jour à la fois ». « Continuer à arrêter sur des dizaines d'années et recommencer à vivre sans “béquille” est le plus difficile, rapporte Julien G. Le programme remplit un vide existentiel. Non seulement il nous permet de retrouver un cadre, des horaires, de la socialisation, mais il nous invite aussi à régler tout ce qui nous amène au produit. » Le programme des fraternités anonymes fait référence à une « puissance supérieure », appelée Dieu. Ce qui peut en freiner plus d'un ! « Chacun est libre de déterminer la sienne, ce quelque chose de plus grand que soi », assure Marion Acquier. Pour Julien G, qui se considère comme athée, ce fut le groupe et son intelligence collective. « La dimension spirituelle élève la personne dépendante au-dessus de son histoire et lui permet de se décentrer, de ne pas vivre l'abstinence comme une punition, atteste Pierre Radisson, médecin généraliste spécialisé en alcoologie. Pour les AA, on ne peut pas changer son passé. Mais l'on peut donner un sens à sa vie en faisant profiter les autres de son expérience. Toute ancienne buveuse qu'elle soit, la personne découvre qu'elle a de l'importance, que l'on compte sur elle. »
Aller aux réunions, l'étape indispensable
Chacun est libre d'appliquer les douze étapes comme bon lui semble. « Bien sûr, plus on utilise les outils mis à disposition, meilleures seront les chances de guérison, souligne Marion Acquier. La démarche est un travail de rigoureuse honnêteté envers soi-même. » En mars 2020, aux Etats-Unis, une publication de l'organisation Cochrane* a analysé vingt-sept études touchant 10 565 participants qui avaient un problème avec l'alcool. Résultat : quand les autres méthodes atteignent des taux de 15 à 25 % d'abstinence, les AA affichent des taux de réussite de 22 à 37 %. « Certains ont besoin d'un soutien médical et/ou psychologique, voire d'un sevrage sous surveillance médicale en hospitalisation ou en ambulatoire, constate Pierre Radisson. Moi, je leur conseille d'aller d'abord en réunion : s'ils sont réticents, c'est qu'ils n'ont pas vraiment envie d'en sortir. Sans l'étayage des AA, le risque de rechute est très important. » Les fraternités anonymes sont complémentaires au suivi individuel, pas en opposition. Julien G estime même que le chemin en douze étapes des fraternités anonymes serait grandement profitable à tous ceux qui ont besoin de travailler sur ce qui les pousse à prendre des décisions irrationnelles, à se noyer dans le travail ou les séries télévisées, ou les attire vers des relations nocives. A tous les « névrosés généraux », en somme !
* Organisation internationale indépendante à but non lucratif.
jaja- Nombre de messages : 32556
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Date d'inscription : 01/11/2008
Re: Petit coin littérature
Merci Jaja pour cet article.
En effet ce programme en 36 principes, est applicable à toutes les dépendances et même sans dépendances car il donnent des clés utiles à tous pour vivre une vie moins souffrante voire heureuse
En effet ce programme en 36 principes, est applicable à toutes les dépendances et même sans dépendances car il donnent des clés utiles à tous pour vivre une vie moins souffrante voire heureuse
Hobi- Nombre de messages : 3984
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Re: Petit coin littérature
Yes merci, super article dont Martine nous avait donné un aperçu. Étant donné que c'était un article "public" je me suis permise d'en faire un copier-coller pour éventuellement le diffuser (je l'ai envoyé un médecin de mon entourage, je me suis dit que ça ne pouvait pas etre inintéressant!)
Cécile- Nombre de messages : 1944
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Anna Magnani
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Re: Petit coin littérature
Cécile !
jaja- Nombre de messages : 32556
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Votre signature : faut que ça aille...sans alcool Invité
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Re: Petit coin littérature
Merci pour tous ces magnifiques textes , cela faisait un bon moment que je n'étais pas venue faire un tour ici, très instructifs ces textes.
Effectivement Cécile , c'est le texte dont je parlais l'autre jour, merci jaja
Effectivement Cécile , c'est le texte dont je parlais l'autre jour, merci jaja
Enitram- Admin
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Votre signature : "Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option.". (Bob Marley)
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Re: Petit coin littérature
Je retiendrai également cette phrase en particulier: "La dimension spirituelle élève la personne dépendante au-dessus de son histoire et lui permet de se décentrer, de ne pas vivre l'abstinence comme une punition" atteste Pierre Radisson, médecin généraliste spécialisé en alcoologie.
Cécile- Nombre de messages : 1944
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Anna Magnani
Date d'inscription : 12/06/2023
Re: Petit coin littérature
C’est le mois de l’Halloween et de la dépression saisonnière pour ceux qui ont oublié de sortir leur lampe de luminothérapie et de commencer le traitement dès le mois de juin. Le temps est propice pour vous raconter des histoires d’épouvante sur les activités d’une société qui se cache dans nos salles polyvalentes et nos sous-sols d’église, très tard le soir. Comme dirait Casper : Spooky.
Je parle d’une association avec des membres anonymes. Par principe, je citerai la célèbre émission Frissons, grand succès de feu Canal Famille : « Cette histoire est arrivée à l’amie d’une de mes amies. » Appelons-la Sandra. Sandra est une femme fringante et de bon goût, bien entourée de gens festifs. Une seule ombre au tableau : comme un loup-garou, à la pleine lune (et à toutes les lunes possibles, bien franchement) elle devient une terrible bête en quête d’amaretto sour jusqu’à plus soif.
Vient un temps où Sandra s’isole, gênée de se métamorphoser bien malgré elle dès la tombée de la nuit. Elle se sent comme un monstre. Un soir, en pleine débandade, Sandra rencontre une femme fantastique, aux grands cheveux, aux yeux brillants, un spécimen qui semble flotter tellement elle semble heureuse. Est-ce un ange, une fée, une elfe ? Non, c’est juste une résidente de Villeray qui a une bonne hygiène de vie. Elle a arrêté de boire et est prête à aider Sandra sans retour. Étrange, étrange.
Ça existe encore, des humains prêts à aider d’autres humains sans vouloir quoi que ce soit en retour? Sandra doit aller rencontrer la fée dans un sous-sol d’église qui manque d’amour depuis au moins la Révolution tranquille, un lundi soir, à 20 heures. Elle se dit que d’être ici au lieu d’être en train de boire, c’est bien ça, le fond du baril.
Sandra fait confiance à la fille à la voix douce, et entre dans le sous-sol. Ça parle fort, ça rit fort, les bancs craquent sous la présence d’autant de membres. Il fait chaud d’une chaleur à laquelle Sandra n’est pas habituée. La chaleur de la sécurité.
La réunion commence. Sandra pensait que ça allait être comme dans les films. Beige, triste, avec des voix monotones qui se disent à l’unisson : « Bonjour, Paul. Bonjour, Monique. » Le bon Dieu par-ci, par-là. Des gens qui pleurent, des gens qui toussent tristement dans le fond d’une pièce écho. Mais donnez-leur une pastille, pour l’amour.
Contre toute attente, Sandra assiste à un témoignage très peu chrétien d’une durée de près de 50 minutes d’une femme tellement drôle qu’elle pourrait avoir son propre one woman show. Sandra rit, et pleure aussi, par moments. Elle se reconnaît dans une dame qu’elle aurait autrefois jugée, du haut de son gros ego. Il y a quelque chose qui s’exorcise, mais ça ne fait pas mal, étonnamment.
À la fin de la réunion, on demande s’il y a des nouveaux. L’amie d’une de mes amies ne veut pas se lever. Elle a peur que quelqu’un la reconnaisse. Sandra se voit comme malade et la salle la voit en rétablissement. Sandra se voit comme une alcoolique, les autres la voient comme une humaine qui veut s’affranchir de ce qui l’empêche de devenir la meilleure version d‘elle-même. Quelqu’un dit à Sandra : « On va t’aimer jusqu’à tant que tu t’aimes. »
Sandra dit : « Okk, c’est beau, je vais aller le chercher mon jeton. »
Notre bonne amie chemine avec les Alcooliques Anonymes, depuis. Il y a eu une période d’adaptation. Le mot « Dieu » est présent. Elle a changé ça pour « puissance supérieure », comme le font bien des membres, d’ailleurs. Elle n’a pas eu à chercher loin pour trouver quelque chose de plus grand qu’elle. La puissance du groupe, c’est bien en masse.
Rapidement, les salles sont devenues un endroit rassurant. C’est quand même fascinant, qu’en 2023, il existe encore des gens qui partagent leurs histoires dans la sécurité de l’anonymat, ensemble. C’est gratuit, en plus. Et si jamais elle ne peut pas se déplacer, il y a les rencontres virtuelles.
Elle assiste à des réunions, les vendredis soirs, des réunions avec des gens cools, habillés beau, des gens inspirants qui sont au sommet de leur forme. Elle sort avec eux après, boire du café, se coucher tard. C’est la fin de l’alcoolisme, pas la fin du plaisir.
Le sentiment de sécurité, le travail que les 12 étapes requièrent, le résultat de ce processus, Sandra le souhaite à tout le monde qui en a besoin.
Si tu as un problème de consommation, peu importe lequel, il existe une fraternité anonyme pour t’aider. Si tu as besoin d’un signe pour que tu fasses le premier pas, le voilà. Il n’y a aucun engagement, ce n’est pas une secte. C’est un peu bizarre, certes, mais c’est moins bizarre que ta vie dans la consommation, je te le jure. Et tu vas voir, les AA, c’est cool.
Publié dans AA Québec
Je parle d’une association avec des membres anonymes. Par principe, je citerai la célèbre émission Frissons, grand succès de feu Canal Famille : « Cette histoire est arrivée à l’amie d’une de mes amies. » Appelons-la Sandra. Sandra est une femme fringante et de bon goût, bien entourée de gens festifs. Une seule ombre au tableau : comme un loup-garou, à la pleine lune (et à toutes les lunes possibles, bien franchement) elle devient une terrible bête en quête d’amaretto sour jusqu’à plus soif.
Vient un temps où Sandra s’isole, gênée de se métamorphoser bien malgré elle dès la tombée de la nuit. Elle se sent comme un monstre. Un soir, en pleine débandade, Sandra rencontre une femme fantastique, aux grands cheveux, aux yeux brillants, un spécimen qui semble flotter tellement elle semble heureuse. Est-ce un ange, une fée, une elfe ? Non, c’est juste une résidente de Villeray qui a une bonne hygiène de vie. Elle a arrêté de boire et est prête à aider Sandra sans retour. Étrange, étrange.
Ça existe encore, des humains prêts à aider d’autres humains sans vouloir quoi que ce soit en retour? Sandra doit aller rencontrer la fée dans un sous-sol d’église qui manque d’amour depuis au moins la Révolution tranquille, un lundi soir, à 20 heures. Elle se dit que d’être ici au lieu d’être en train de boire, c’est bien ça, le fond du baril.
Sandra fait confiance à la fille à la voix douce, et entre dans le sous-sol. Ça parle fort, ça rit fort, les bancs craquent sous la présence d’autant de membres. Il fait chaud d’une chaleur à laquelle Sandra n’est pas habituée. La chaleur de la sécurité.
La réunion commence. Sandra pensait que ça allait être comme dans les films. Beige, triste, avec des voix monotones qui se disent à l’unisson : « Bonjour, Paul. Bonjour, Monique. » Le bon Dieu par-ci, par-là. Des gens qui pleurent, des gens qui toussent tristement dans le fond d’une pièce écho. Mais donnez-leur une pastille, pour l’amour.
Contre toute attente, Sandra assiste à un témoignage très peu chrétien d’une durée de près de 50 minutes d’une femme tellement drôle qu’elle pourrait avoir son propre one woman show. Sandra rit, et pleure aussi, par moments. Elle se reconnaît dans une dame qu’elle aurait autrefois jugée, du haut de son gros ego. Il y a quelque chose qui s’exorcise, mais ça ne fait pas mal, étonnamment.
À la fin de la réunion, on demande s’il y a des nouveaux. L’amie d’une de mes amies ne veut pas se lever. Elle a peur que quelqu’un la reconnaisse. Sandra se voit comme malade et la salle la voit en rétablissement. Sandra se voit comme une alcoolique, les autres la voient comme une humaine qui veut s’affranchir de ce qui l’empêche de devenir la meilleure version d‘elle-même. Quelqu’un dit à Sandra : « On va t’aimer jusqu’à tant que tu t’aimes. »
Sandra dit : « Okk, c’est beau, je vais aller le chercher mon jeton. »
Notre bonne amie chemine avec les Alcooliques Anonymes, depuis. Il y a eu une période d’adaptation. Le mot « Dieu » est présent. Elle a changé ça pour « puissance supérieure », comme le font bien des membres, d’ailleurs. Elle n’a pas eu à chercher loin pour trouver quelque chose de plus grand qu’elle. La puissance du groupe, c’est bien en masse.
Rapidement, les salles sont devenues un endroit rassurant. C’est quand même fascinant, qu’en 2023, il existe encore des gens qui partagent leurs histoires dans la sécurité de l’anonymat, ensemble. C’est gratuit, en plus. Et si jamais elle ne peut pas se déplacer, il y a les rencontres virtuelles.
Elle assiste à des réunions, les vendredis soirs, des réunions avec des gens cools, habillés beau, des gens inspirants qui sont au sommet de leur forme. Elle sort avec eux après, boire du café, se coucher tard. C’est la fin de l’alcoolisme, pas la fin du plaisir.
Le sentiment de sécurité, le travail que les 12 étapes requièrent, le résultat de ce processus, Sandra le souhaite à tout le monde qui en a besoin.
Si tu as un problème de consommation, peu importe lequel, il existe une fraternité anonyme pour t’aider. Si tu as besoin d’un signe pour que tu fasses le premier pas, le voilà. Il n’y a aucun engagement, ce n’est pas une secte. C’est un peu bizarre, certes, mais c’est moins bizarre que ta vie dans la consommation, je te le jure. Et tu vas voir, les AA, c’est cool.
Publié dans AA Québec
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Re: Petit coin littérature
En effet chouette récit, merci Jaja. J aime beaucoup les deux dernières phrases de conclusion !
Cécile- Nombre de messages : 1944
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Anna Magnani
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